Les activités extrascolaires
Il est, pour autant, inutile de se voiler la face : tout travailleurs qu'ils puissent être, les membres de la toute-puissante confrérie sont avant tout bons vivants et créatifs, ce qui est toujours, statistiquement, pris en compte par chacun, par le biais de multiples activités. Mais inutile aussi de s'appesantir sur une introduction, passons plutôt aux détails, vous y verrez certainement plus clair...
Les repas de classe
Vous avez déjà fait des repas entre amis, même à cinquante, vous croyez savoir ce que c'est. Détrompez-vous. En effet, le repas de classe en MP1 dépasse l'entendement, même de ceux qui y participent.
Quelques généralités, d'abord. Survenant au moins la veille de chaque période de vacances, il est organisé par la Zédette, qui a la charge de trouver le meilleur compromis entre un repas bon, peu onéreux, et où le bruit et la boisson sont tolérés dans une mesure aussi lâche que possible. Généralement, elle se débrouille très bien, et le succès immense de ces manifestations lui est dû au moins en partie.
Comment se passe-t-il ? Eh bien, ses apparences sont très diverses, mais on peut noter quelques constantes dans son déroulement. En premier lieu, un apéritif situé un peu n'importe où, de l'appartement d'un externe généreux au bar du coin, et réunissant un nombre impressionnant de participants soucieux de bien commencer une soirée qui s'annonce réussie. Puis vient le déplacement, en groupe (très) bruyant, jusqu'au restaurant en question. Ce déplacement s'effectue souvent en parallèle à celui d'une autre classe, ce qui crée tout de suite des discussions d'un niveau sonore inversement proportionnel à leur niveau intellectuel (cette relation n'est bien sûr due qu'aux autres classes, les MP1 étant courtois et civilisés).
Le repas en lui-même peut alors débuter, dans une ambiance de camaraderie où toute allusion aux occupations extérieures est durement châtiée. Des animations diverses peuvent être proposées à l'ensemble de la classe par des volontaires, ce qui rehausse encore le prestige et la qualité de ces repas. Dans leur grande générosité, il arrive même que les MP1 invitent des personnes extérieures à participer à cet éblouissant spectacle.
A trois heures, hélas, l'internat ferme ses portes, et la sociabilité primaire du Cerbère local n'encourage guère le non-respect de la règle. C'est donc quelques secondes avant l'heure fatidique que les MP1, essoufflés par une longue course au travers des rues de la ville, franchissent en bons derniers les lourdes grilles de l'établissement pénitentiaire.
La soirée ne s'arrête généralement pas là, et c'est ensuite en deux groupes, internes et non internes, que la fête continuera. Le lendemain commence souvent par trois heures de mathématiques durant lesquelles l'enseignante, compréhensive et en tous les cas impuissante, se borne à souhaiter un taux d'absentéisme nul, ce qui, étonnamment, se réalise, mais avec une proportion d'assoupis de l'ordre de l'unité... Vivement le suivant.
" Mais alors, que font les MP1 entre deux repas de classe ? ", vous demandez-vous sûrement.
Les occupations diverses
" Mais alors, que font les MP1 entre deux repas de classe ? ", vous demandiez-vous il y a tout juste quelques secondes. Rassurez-vous, ils ne s'ennuient pas. Il est bien entendu impossible de lister ici exhaustivement leurs emplois du temps parallèles, mais je vais tenter d'offrir un panorama qui, malgré son aspect réduit, mettra l'accent sur la variété de ces activités.
Jeux de cartes : tarot, belote, bridge, mus, bataille et toutes variantes peuvent être susceptibles d'intéresser nos joyeux drilles, avant les cours, après les cours, de jour comme de nuit et par tous les temps.
Bandes dessinées : étant donné la proximité de la Fnac et de magasins spécialisés, il est normal que le Neuvième Art (ou le Huitième, je ne sais plus) soit une passion de nombre d'élèves. Tous les styles y passent, des mangas à Mickey Mouse : abuser sans modération.
Cinéma : pas si cher, pas si loin et permettant d'enchaîner sur des soirées entre camarades, c'est une activité fort appréciée mais hélas vivement concurrencée par le travail scolaire, qui forme le côté obscur de la Force, maudit soit-il jusqu'à la fin des temps..
Délattage : acte de délatter, typiquement interne mais ouvert à tous. Pour le pratiquer, choisissez un interne, introduisez-vous chez lui par tout moyen efficace, et sautez vivement sur sa couche (inoccupée) afin d'en faire détacher les lattes. Rancune possible.
Hydrolyse : acte d'hydrolyser (détruire par l'eau). Conséquence ou cause du précédent, la victime saisit son bourreau, l'introduit (habillé) dans une douche quelconque et l'imbibe d'eau plus ou moins froide. Peut aussi servir de châtiment pour n'importe quelle autre faute.
Schizophrénie : nous rappelons que l'abus de prépa est vachement très dangereux pour la santé mentale. Délirez avec modération. Combat de la pression par l'humour. Risque important de séquelles non moins importantes. Poil aux grand-tantes.
Informatique : réservé à une minorité, c'est l'un des effets secondaires indésirables de la prépa, mais contre lequel aucun remède efficace n'existe, pas même la coupure de courant (les calculatrices sont équipées de batteries).
Arts divers : en présence de nombreux volontaires motivés, une chorale a vu le jour au sein de la MP1 204. C'est donc possible, et ça ne manquera certainement pas de se reproduire, sous d'autres formes, selon les goûts des diverses générations.
Sport : tiens, voilà une bien belle transition...
Le sport
Le sport, c'est l'occasion de compenser une fatigue intellectuelle intense par une fatigue physique encore pire, ce qui permet de dormir d'un sommeil de plomb même après une colle de maths. Pour cela, l'activité la plus recommandée est incontestablement le footing bourrin le long du canal (un petit aller retour entre Toulouse et Bordeaux, ou juste deux petites heures de mise en jambe pour les petits joueurs). Attention, toutefois, la fatigue a aussi parfois un effet néfaste sur les capacités intellectuelles immédiatement après l'effort.
Le sport, c'est aussi la préparation aux épreuves des Grandes Ecoles militaires. Euh, non ? Ah bon.
Le sport, c'est en outre une façon de montrer aux autres classes la supériorité des MP1, si quiconque en a jamais douté. Pour cela, chaque année sont organisés des tournois de football, volley et basket dans lesquels les équipes burundaises écrasent leurs adversaires avec une aisance impressionnante devant des foules en délire. Nous noterons la performance de l'équipe de football 205, demi-finaliste et honteusement sortie par l'équipe de PC* sur un but inexistant.
Le sport, c'est encore une raison de plus pour manger, boire et faire la fête. Dans cette optique, l'activité reine est sans conteste le rugby, véritable symbole de la Ville Rose. Chaque année, une rencontre amicale oppose les deux dernières promotions MP1 dans une ambiance survoltée, et la qualité du match est à la hauteur de l'inoubliable et traditionnelle troisième mi-temps. Les générations les plus fêtardes pourront aussi déguster en en-cas d'autres équipes qui, à l'évidence, ne font jamais le poids.
Mais pratiquer le sport, c'est surtout fatigant. Et c'est pourquoi une activité annexe s'est greffée aux diverses rencontres : le soutien. Tous ceux qui ne participent pas vont déstabiliser par leur présence imposante l'équipe adverse. Lancer force cris de guerre et chants patriotiques, couvrir tout bruit extérieur par leurs encouragements, conspuer l'arbitre, prendre froid en attendant vainement un essai le long d'un terrain de rugby par des températures polaires, envahir le terrain à chaque occasion et brandir haut les couleurs du Burundi, tels sont quelques-uns des rôles des supporters, et ils les remplissent très bien.
Le sport, c'est important, tout le monde vous le dira. Maintenant, à vous de choisir pourquoi, et comment...
Avertissement
Bon, un petit peu de morale pour remettre dans le droit chemin une jeunesse de plus en plus dépravée et inconsciente. Ah, j'vous jure, mais où donc va le monde ? Oui, notre monde, celui que nous allons laisser à cette génération dépravée et inconsciente ! Il court à la catastrophe, oui. A moins que...
A moins que vous ne preniez en compte ce conseil désintéressé d'un ancien qui ne l'est pas moins. Bossez un minimum, quand même, ça pourrait vous servir. Vous le saviez déjà ? Tant mieux, alors je crois que j'ai tout dit.
Quelqu'un a dit que ce paragraphe était trop court ? Qu'il jette donc encore un oeil sur le sujet.
Nous vous rappelons que l'abus de prépa est vachement très dangereux pour la santé mentale. Délirer avec modération.