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Quelques éléments du décor
Pour clore cette étude qui, je l'espère, vous aura été instructive, levons les yeux de la classe de MP1 en elle-même pour observer un tant soit peu le milieu dans lequel elle évolue. Nul doute que cela fera a posteriori la lumière sur bien des mystères que vous rencontrâtes tout au long des chapitres précédents. Plongeons ensemble, il n'y a aucun risque, dans les entrailles du lycée Pierre de Fermat...
Les bâtiments de cours
Faute de plans précis (zone à risques, renseignements confidentiels), seule une description rapide des points les plus importants sera effectuée ici. Mais situons d'abord le cadre dans son ensemble : tous les bâtiments se situent, sur trois à cinq niveaux, autour d'une cour intérieure comprenant, outre des arbres d'un vert très reposant, un terrain multisport très défoulant (nous noterons les fenêtres grillagées sur les deux premiers niveaux pour cause de bris répétés).
Côté parvis des Jacobins, le bâtiment du même nom. Il abrite, pour la petite histoire, les classes de deuxième année (anciennement Spéciale), mais surtout les salles informatiques du lycée, en libre service quand elles sont ouvertes et qu'il reste des machines libres. On pourra faire remarquer l'accès libre à Internet pour des recherches éventuelles ainsi que l'impression gratuite de tous documents numérisés. La mise en réseau de ces appareils a aussi favorisé l'éclosion de jeux adaptés, réservés aux deuxième année. Les MP1 se contenteront, plus ou moins, d'y découvrir les joies de la programmation (" ben ça marche pas ?! ").
Dans ce bâtiment se trouvent aussi des salles fort étranges, et dont l'exiguïté peut laisser perplexe. Elles peuvent accueillir tout au plus trois personnes, et sont meublées d'autant de chaises, d'un tableau et d'une table remplie des pensées diverses de leurs locataires d'une heure. Elles sont réservées à la préparation et au passage des colles de langues, même si des esprits retors les utilisent parfois comme lieu de travail possible une fois le soir venu. D'un point de vue strictement esthétique, la vue plongeante souvent offerte sur le cloître des Jacobins est aussi très agréable pour qui sait l'apprécier.
Côté collège, les salles de travaux pratiques, salles visitées une fois par semaine par des élèves on ne peut plus motivés par un douzième dosage acido-basique. Il est à regretter l'utilisation fréquente de salles à proximité pour des cours de sciences physiques. En effet, à l'évidence, elles furent meublées pour un auditoire en milieu de croissance, ce qui peut poser quelques problèmes de confort. L'hypothèse du complot visant à réduire la concurrence aux concours n'est pas à exclure.
Côté seconde cour intérieure, des salles de cours des lycéens, que l'on peut voir à l'occasion de rares colles de maths ou d'anglais. Peu de souvenirs, peu de particularités, peu d'intérêt, si ce n'est l'exhaustivité de la présente liste.
Enfin, côté rue, la seule, la vraie, la plus importante, celle dont le rayonnement intellectuel (et sonore) inonde tout le lycée, j'ai nommé la salle de base des MP1, petit bout de Burundi dans la jungle citadine, aussi appelée salle 170. Là ils prennent leurs cours de maths, d'anglais et de français, là ils composent pour la quasi-totalité de leurs DS, là ils crient sur le tableau noir leur rage contre un monde qu'ils finiront par dominer. Là ne pénètre que celui qui a le coeur pur. Nous pleurons encore la disparition du symbole de cette salle, ses tables marquées (taguées ?) du sceau de chacun, et remplacées depuis peu dans un souci d'uniformisation criminelle.
La boucle est ainsi bouclée, les élèves sortant de cette salle bénie entre toutes se retrouvent face à l'imposant bâtiment des Jacobins, une deuxième visite peut commencer au début de ce paragraphe...
Logement et nourriture
Vous l'avez bien compris tout au long des dernières pages, les MP1 ne font pas que travailler (et pourtant, on ne peut pas dire qu'ils ne travaillent pas). Afin d'élever leurs âmes au-dessus de la fange scientifique des équations d'état et autres théorèmes d'algèbre élémentaire, un espace leur est tout entier consacré, plus près des étoiles. C'est en effet dans les trois plus hauts niveaux des bâtiments que siège, impérial, l'Internat.
Ces couloirs étroits ouvrant sur des chambres de deux, trois ou quatre personnes sont bien sûr le lieu d'un travail intensif, mais aussi de batailles rangées sans pitié entre factions rivales, d'expéditions punitives ou préventives (voir " hydrolyse " et " délattage "), en bref d'échanges culturels importants. On y voit aussi rôder, de temps à autres, des non internes, pratique formellement interdite par la direction et donc par conséquent fort rare.
L'internat est un lieu de vie, où la moitié de la promotion est en général autorisée à élire domicile. Il s'y fomente, dans l'ombre, les projets les plus fous, et il y circule moult devoirs à rendre, par pure curiosité de la part des emprunteurs qui n'auraient vraiment pas à l'idée un vulgaire recopiage, pour la simple raison que ce n'est pas bien.
Mais, par des considérations élémentaires, si la moitié de la promotion y loge, il en reste encore autant qui habitent autre part. En effet, l'internat ne possède qu'environ 300 places pour un millier de préparationnaires (quatre mille élèves à partir du collège). Nous citerons pour mémoire les différentes résidences (Larrey, Garrigou, Collège de Foix...) qui, de par leur proximité (en général une seule rue les sépare du lycée) forment un véritable second internat, beaucoup plus peuplé en représentantes de la gent féminine.
D'autres voisins immédiats louent un appartement, logiquement, dans le voisinage immédiat du lycée et sont donc souvent très introduits dans la communauté des internes, communauté ouverte s'il en est. Ceux-là sont en particulier utiles pour les règles plus lâches qu'ils subissent en leurs logis respectifs, et qui permettent donc l'organisation de réunions ou soirées inconcevables à l'internat. Qu'ils en soient de tout coeur remerciés.
Or, tout ce beau monde n'en a pas assez de dormir, il demande aussi à manger. Pour cela, presque tous pourront profiter du self-service de qualité inauguré par la promotion 204, dans lequel les cuisiniers rivalisent d'inventivité pour proposer chaque jour une nouvelle façon de cuisiner les pommes de terres. Toutefois, cette période de variété est de courte durée et, une fois leur imagination trop fatiguée, ils se contentent en général d'offrir invariablement des quantités astronomiques de frites crues, excellentes pour l'estomac. Remarquons tout de même, pour donner un genre au restaurant, la présence de la préposée aux desserts, dont le seul rôle est, dirait-on, de vérifier que tous ont bien pris un laitage et un dessert (et non pas, ô abomination, deux laitages ou, pire, deux desserts).
L'organisation du week-end est toutefois légèrement différente. Le lycée permet en effet aux préparationnaires de se bâfrer dans un fast-food local dont je tairai le nom de peur de lui faire une publicité pas tout à fait méritée, au vu de son comportement vis-à-vis de certains élèves. Ce contrat a cependant le mérite d'être économiquement très profitable, mais le véritable point d'orgue gastronomique du week-end n'est pas là. Je veux parler de la tant appréciée tournée des croissants, achetés sur la place du Capitole tous les dimanches matins pour 10 francs les 10 croissants, et effectuée à tour de rôle par des membres de la grande famille des internes et assimilés au profit de tous les autres. C'est nourrissant, c'est attentionné, ça n'oublie personne, c'est une création MP1.
Le but n'était pas de vous mettre l'eau à la bouche, vous m'en voyez confus si jamais cet effet secondaire indésirable fut provoqué par mon court exposé. Il est clair néanmoins que j'en décline toute responsabilité au regard de la justice.
Les autres étudiants
Nombreux (un petit millier pour une centaine de MP1 en deux générations), variés (des préparationnaires, quand même, pour la plupart), et selon certaines rumeurs dotés de raison, voici enfin les êtres étranges et très controversés qui peuplent l'antre de nos joyeux lurons. Dans un ordre alphabétique mais, je l'espère, adéquat, laissez-moi vous présenter les principaux...
L'agro : anciennement Bio Math Sup, il n'est cité ici que pour simple mémoire. En effet, son rôle au sein de la chaîne du vivant se borne souvent à endurer les railleries des catégories suivantes, qui profitent ainsi facilement de sa faible représentation entre les enceintes de brique du lycée. Peu remarquable en tous points.
Le chartiste : encore plus minoritaire mais ô combien plus folklorique, ce (cette) préparationnaire à l'Ecole des Chartes se distingue d'une part par un bonnet rouge des plus seyants lors de la semaine d'accueil et, d'autre part, lorsqu'il (elle) est capable de communiquer, par une tendance gênante à préférer les langues mortes aux idiomes courants. Peut toutefois apporter une culture générale utile concernant l'art de la tactique militaire lors de la guerre de Neuf Ans.
Le HEC : se destinant à de hauts postes commerciaux, il lui arrive de déambuler dans la cour intérieure affublé de costumes " habillés ", ce qui ne manque pas de le faire remarquer au milieu d'une foule habituellement décontractée. Bien que ses connaissances utiles se résument à peu de choses près au fonctionnement général d'un tiroir-caisse, le bagage scientifique qui lui est demandé est loin d'être ridicule.
Le khâgneux : brillant esprit littéraire amené très prochainement à intégrer l'Ecole Normale Supérieure ou à rejoindre tous ses prédécesseurs sur les bancs de l'université, son penchant résolu pour la philosophie font de lui (d'elle) un interlocuteur peu privilégié du scientifique moyen. A tort, bien entendu.
Le lycéen : deux catégories se détachent du lot. Le lycéen sympathique et ignorant se borne à ne jamais entrer en contact avec les préparationnaires sous pression. Le lycéen stupide et inconscient occupe sauvagement leur terrain de sport et, comble de l'ignominie, fume dans les escaliers de l'internat. Cette pratique étant formellement interdite, il court le risque de subir des représailles immédiates (matériel nécessaire : un lycéen et une poubelle remplie d'eau).
Le MP2 : voisin direct et concurrent malheureux de la classe de MP1, il occupe la salle 171 et se fait fort de valoir largement ces derniers. Force est de constater que les faits parlent contre lui. Cependant, cette proximité géographique peut avoir des effets bénéfiques sur sa nature et son comportement, comme en témoigne l'existence de manifestations communes aux deux confréries, et l'émergence de relations amicales.
Le MP3 : locataire de la salle 172, l'éloignement géographique interdit encore tout contact similaire à l'expérience MP2, d'autant plus que les mentalités (de son côté) ne sont pas encore préparées. Il est toujours permis d'espérer, un jour, la fin de cet isolement qui lui porte un tel préjudice. En effet, il n'est pas sain pour une classe de MPSI d'être arriérée de la sorte, alors que les concurrents se font nombreux.
Le PC : injustement favorisé, lors des concours, par les statistiques, ce dont il profite honteusement, une barrière infranchissable le sépare des MPSI. Cette barrière a pour nom Chimie, et il la pratique à loisir au grand étonnement de ces derniers qui, fort justement, l'abhorrent. A noter que la création de la filière PSI en deuxième année permet la cohabitation dans une même classe de tous les préparationnaires scientifiques.
Le spé : il a du travail à ne plus savoir qu'en faire, il sait tout de son environnement (c'est la deuxième, voire troisième année qu'il y passe), et il passera des concours de fin avril à mi-juillet. D'humeur inconstante, il sait néanmoins se souvenir qu'il a aussi été en première année. Réciproquement, tout bizuth doit avoir conscience d'être un spé en puissance.
Le véto : il est aussi généralement en première année (voire deuxième), et passe le concours de l'Ecole Vétérinaire à la fin de l'année scolaire, ce qui fait de lui un personnage à l'humeur instable et donc potentiellement dangereux. Ennemi héréditaire des classes scientifiques depuis son apparition, il est le plus grand consommateur d'hydrolyses et de batailles rangées du lycée. Attitude bovine, regard dément, réactions imprévisibles et souvent excessives, c'est sur cette image rassurante des petits camarades de jeu des MP1 que je fermerai ce paragraphe.
La ville de Toulouse
Oh Toulouse... Je ne saurais vous donner plus d'informations sur la capitale occitane que le site que vous vous apprêtez à visiter en cliquant ici.
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Nous vous rappelons que l'abus de prépa est vachement très dangereux pour la santé mentale. Délirer avec modération.